La tombée

La tombée 1 (coup fantôme)

La tombée 2 (coup fantôme)

La tombée 3 (coup fantôme)

La tombée 4 (coup fantôme)

La tombée 5 (coup fantôme)

 

 

 

 

(  J’allais les voir tous les jours. Je finissais par eux le tour que je faisais à l’heure — chaque fois, régulièrement, un peu plus avancée, l’été finissant — où s’approchait la tombée du jour.

Beaucoup de choses tombaient, d’ailleurs, à cette époque.

Quelques minutes plus tôt, je longeais la mer, montante, qui baignait sous la lumière dorée de ces fins de journée de septembre, la reflétait, micro-éblouissements disséminés sur une surface devenant progressivement de plus en plus doucement mate : derniers feux ; puis je rentrais dans les terres, prenais les minces chemins de goudron qui traversaient les champs secs de bien après la moisson : au milieu de l’étendue bombée, ils attendaient, dressés sur la ligne d’horizon (la campagne française fait partout apparaître ainsi de telles petites oasis).

La mer avait disparu du champ de vision — tout au plus pouvait-elle, à grand peine, se faire deviner. Le ciel — d’ailleurs ce n’était plus le même ciel —  ne se reflétait plus : il se détachait au-dessus de l’ombre de plus en plus opaque du sol, qui fraichissait ; il passait.

Et ils se tenaient là, solitaires, légèrement penchés par des années de vent ; même pas impassibles : ils se tenaient là, tranquillement solitaires, légèrement penchés par des années de vent. Je passais avec eux ce temps indéfini de la tombée (de celle du jour à celle de la nuit) — à distance amicale ; ou par moments je les approchais du regard, et c’était alors encore une autre tombée.  )

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